La traversée Du Super servant 4


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CaptFracass
Jeune Padawan sloteur

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Date du message : lundi 17 mai 2021 à 13h08


La traversée du Super Servant 4

Avant-propos :
Ce que je livre ici et sans filtre, ce sont les arcanes du monde du yachting, ou plus précisément mon vécu de cet univers fermé et secret, autant par tradition que par les closes fixées sur les contrats d'enrôlement, puisque toute fuite est passible de poursuites. Si je vous raconte sans détour ni exagération notre quotidien sur ces navires, ce n'est pourtant que mon histoire personnelle, elle n'est sans doute pas commune à tous les autres yachts, bien que…
Ceci n'est pas un journal de bord officiel, j'y ai laissé toute liberté à ma plume, pour exprimer avec mon humour acerbe, mes états d'âmes. S'il m'arrive de manquer de mesure en revanche ce qui est relaté ici l'est sans ajout fictif, tout est authentique.

Jour 1 lundi 26 avril 2021

Nous avons mouillé l'ancre la veille dans la baie du Marin tout au sud de la Martinique. Nous étions arrivés là au terme d'une traversée de 23 heures et quelques 240 miles nautiques entre Simpson Bay à St Maarten et ce petit havre de paix où je serais bien resté quelques jours de plus.

Ces longues traversées sans l'armateur et ses invités, repartis comme à leur habitude avant que le yacht ne s'aventure loin des côtes, sont toujours un moment de récréation pour l'équipage qui peut enfin profiter de sa passion. C'est cette dernière qui justifie tant d'heures et de jours difficiles, au service de nantis pas toujours conscient que l'équipage aussi est fait de chair et d'os et parfois, c'est étrange, peut avoir besoin de s'alimenter, dormir et peut être même de temps à autre faire entrer de l'air dans leur poumons.

C'est donc hier soir, après une journée mouvementée à subir encore une fois les caprices du « boss », en retournant au yacht à bord de notre annexe, que j'ai découvert le Super Servant 4. Notre transporteur est d'un type un peu particulier. C'est une sorte de cale flottante, d'environ 200m de long, qui a l'étrange faculté de couler sans faire naufrage. Mi cargo, mi sous-marin, il peut faire disparaître sous la surface la plus grande partie de son pont principal et cela afin de permettre aux yachts et voiliers de monter à son bord sans l'aide du moindre engin de levage.
Debout à sept heures, nous avons lancé les machines à la demie pour lever l'ancre quinze minutes plus tard, en direction du Super Servant 4, au mouillage, à moins de deux cents mètres de nous. Nous avons reçu l'ordre d'embarquer à 8h15 et étions en positions et amarrés une demi-heure plus tard. Puis vient le tour de deux voiliers et d'un petit yacht d'une vingtaine de mètres. A bord nous attendaient déjà, deux Maxi yachts de 50m, le E/V dont je ne sais pas ce que veut dire le nom à part peut-être : Envie de Vomir ? Et le DB9.
Oui vous l'aurez compris le proprio de ce dernier, aime les Anglaises, celles qui ont des roues, pas celles qui sortent bourrées des pubs à dix heures du soir à Antibes.

La solidarisation du yacht au pont du cargo se fait en trois étapes, qui prennent la journée et la matinée suivante. D'abord, ont amarre le yacht encore à flot, puis on fait émerger progressivement le Super Servant 4 pour sécuriser les yachts avec des étais, les uns après les autres, dans l'ordre de leur tirant d'eau, du plus grand au plus petit bien sûr.
Quand les quatorze yachts, voiliers et annexes sont enfin posés et que le pont est totalement hors de l'eau, le chef de pont marque à la craie, la position déterminée à coup de maillet sur la coque, des étais définitifs. Une fois posés, ils sont soudés au pont et le yacht est serré par des sangles de grande taille.
Cette dernière étape terminée, nous pourrons alors, enfin partir.

Message modifié le samedi 8 juillet 2023 à 13h06 par CaptFracass

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CaptFracass
Jeune Padawan sloteur

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Date du message : lundi 17 mai 2021 à 13h11


Jour deux mardi 27

Il est 14h30, les cotes Martiniquaises s'effacent peu à peu, se mêlant doucement au bleu du ciel. C'est la dernière terre que nous verrons pendant une douzaine de jours, avant d'apercevoir les côtes africaines et le sud de l'Espagne, pour franchir enfin les colonnes d'Hercules, qui dans l'antiquité gardaient l'entrée de la Méditerranée.
L'Océan nous berce gentiment avec une houle d'environ un mètre et demi. Si mieux vaut ne pas être sujet au mal de mer, pour ma part je trouve ça plutôt agréable et puis ça permet de d'entretenir sa musculature rien qu'en en se tenant debout. Vos cuisses et mollets, compensant instinctivement les effets du roulis.
Le ciel est bleu, parcouru par un troupeau de moutons inoffensifs ; pas d'ouragan à l'horizon. Le Quotidien s'organise à bord entre les obligations, laver et entretenir le yacht, pour mon équipier et les travaux administratifs et techniques pour moi. Nous ne sommes plus que deux sur six à bord, règlement Covid oblige et ça n'est pas fait pour arranger mes affaires.
Mon matelot est Mexicain et ne parle pas plus de dix mots d'Anglais et pas un de Français. J'ai donc bien du mal à communiquer avec lui. De plus sa famille ; qu'il n'a pas vu depuis huit mois, lui manque ; ce qui est pour le moins normal.

En revanche j'ai un excellent ingénieur du bord Tunisien, qui lui parle Anglais et Français, est célibataire et me serait fort utile pour tout l'aspect technique à bord. J'avais donc pris des mesures pour renvoyer mon matelot chez lui au Mexique, ce qui au départ de St Maarten via Miami est des plus facile, ne voulant garder à mes côtés que L'ingénieur.
Je sens que vous devinez la suite. Alors que le matelot était déjà à terre, mon Boss l'a stoppé par téléphone à la douane pour le renvoyer à bord et m'a demandé d'expédier l'ingénieur chez lui au départ de Martinique. Pour simplifier le tout, il a aussi voulu payer les tickets d'avion de l'ingénieur avec ses miles Air Frances, une sorte de bonus et ce en passant par une agence de voyage Iranienne, non je n'en rajoute pas ! Bref bilan des courses : Le premier soir mon ingénieur à raté son avion, parce qu'il lui était impossible d'utiliser les miles de notre armateur sans la présence de ce dernier et comme le garçon est têtu, il nous a refait la même le deuxième jour. Tout ça pour ne pas admettre qu'il s'était trompé. Un tel degré de connerie, ça mérite une lobotomie. Du coup, re-belotte, pas de billets. J'ai donc acheté un billet à l'ingénieur avec la carte du bord et il a pu prendre son avion, retardé pour lui d'une demi-heure par les gentilles hôtesses du guichet d'Air France. Comme il avait raté son avion la veille, il n'a pas pu poursuivre son périple vers la Tunisie, sont test Covid étant arrivé à échéance. Nous avons donc dépêché à Roissy, un agent spécialisé dans les transferts internationaux de personnels navigants, pour s'occuper de lui et régler les tracasseries administratives. Puis Farid, mon ingénieur, a dû passer un autre test PCR, plus une nuit d'hôtel à Roissy en attendant les résultats, pour enfin pouvoir reprendre son voyage. Je viens d'avoir un appel de sa part, il est enfin chez lui. Pour le boss, le résultat c'est deux tickets d'avion plein pot, une nuit d'hôtel, un test PCR, deux repas au restaurant et un agent hors de prix, au lieu d'un ticket d'avion St Maarten-Mexico.
Comme dit la devise « Plus c'est riche plus c'est c… » Si si, c'est bien la devise dans le monde du yachting !

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CaptFracass
Jeune Padawan sloteur

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Date du message : lundi 17 mai 2021 à 13h15


Jour trois mercredi 28

Cette nuit il a plu, une averse d'eau pure comme on en voit qu'en mer. Le yacht est impeccablement lavé et c'est tant mieux parce que les cheminées du S.S 4 déversent discrètement un flot continu de cendres sur notre superbe pont en teck. Les machines de notre transporteur brulent du brut. Un fioul à bon marché si peu raffiné, qu'il est presque pâteux et qu'il faut le chauffer pour le rendre liquide avant de l'injecter dans les moteurs. La mer s'est creusée cette nuit et de ma couchette, je pouvais entendre le yacht craquer de toutes parts, sa structure en fibre de verre se déformant sous le changement d'appuis, alors que le pont du cargo s'inclinait d'un bord sur l'autre.


La salle des machines du Super Servant 4

Au matin la mer a perdu de sa vigueur mais le ciel reste couvert d'un long tissu gris, qu'un Soleil paresseux peine à percer.
Le travail prend un rythme différent dans cet environnement ; chacun vaque à ces obligations avec une nonchalance commune aux gens de la mer. On ne voit d'ailleurs presque plus les 23 membres d'équipage du Super Servant 4.
Puisque j'en parle ; le navire est de fabrication Japonaise et fêtera ses quarante ans l'année prochaine. Remis en état tous les trois ans au chantier, ce colosse d'acier pourrait poursuivre sa carrière une bonne dizaine d'années encore. Ses machines qui ronflent comme un dragon endormi, résonnent jusque sur la passerelle de notre yacht.
Onze nœuds, notre vitesse de croisière, à peine plus de 20km/h, qui rendent ce voyage encore plus long. Imaginez, au volant de votre voiture en respectant les 130 km/h cela vous prendrait à peine plus de trois jours pour couvrir la distance et venir bronzer sur les belles plages de notre France lointaine ; alors que pour nous, la traversée va durer plus de deux semaines. En attendant, on ne voit que l'Océan sur 360° et j'ai beau me dire que cette planète est toute petite, perdue au beau milieu d'une galaxie de taille très moyenne ; vu d'ici cette mer est immense. D'ailleurs au cours de notre périple de seize jours, nous traverserons six fuseaux horaires, hier soir à 18h nous perdions la première heure, passant directement à 19h. Donc à bord, c'est le passage à l'heure d'été tous les trois jours.


autre vue de la salle des machines du S.S 4...

Alors que j'écris ces lignes, mon matelot m'apporte le petit déjeuné sur la passerelle. Il s'assied à mes coté et nous mangeons ensemble nos omelettes et saucisses en échangeant quelques mots dans nos langues mutuelles. Une conversation ou les deux interlocuteurs affichent le plus souvent une mine interloquée, signifiant une totale incompréhension du dialogue en cours. Peu importe, la bienveillance mutuelle est palpable et salvatrice pour les deux. En mer un équipage soudé est le remède à tous les maux. Juan est un grand gaillard de cinquante-six ans. 1.90m et plus de 130kg. Il me fait penser à un Georges Clooney élevé aux hormones.
Ces yeux et son sourire ne laissent aucun doute sur sa personnalité. C'est un gentil géant protecteur et plein de bonne volonté. Il lit la bible chaque matin. Comme ça il y a au moins un croyant à bord, ça peut être utile, on ne sait jamais des fois qu'il y ait vraiment un grand architecte dans ce monde.
Pour ma part, je doute que le créateur s'intéresse encore à nous, un peu comme si cette planète et ceux qui l'habitent étaient le fruit d'un éternuement ou d'un pet divin. Une création involontaire, un spasme… Une erreur ?
Je peine à croire que ce monde ait un sens et que l'humanité en soit le centre. Je suis par ailleurs convaincu que notre présence dans l'Univers est limitée dans le temps et considérant le temps universel, j'ajouterai même, très limitée ! Je ne peux donc me résoudre à croire qu'un dieu nous ai créé à son image pour faire de nous ces petits préférés.
Mais je n'en dis rien à Juan, d'autant que de toutes les façons, il ne comprend pas les sons qui sortent de ma bouche.

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CaptFracass
Jeune Padawan sloteur

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Date du message : lundi 17 mai 2021 à 13h18


...Suite du jour 3

Ce soir c'est la fête, nous recevons l'équipage de E/V, le 50m d'à côté. Ils nous ont bien aidés hier pour régler nos problèmes de raccordements. Notre clim a besoin d'eau de mer, puis il nous faut du 400v triphasé, de l'eau douce et une évacuation pour les eaux noires, (une façon jolie de nommer l'eau issue de nos toilettes). Il existe une vraie fraternité entre équipages de yachts, c'est un petit monde idéal où le racisme n'existe pas… à part peut-être chez les Anglais.
Dans un milieu où s'entre choquent toutes les nationalités et où tout le monde est servi à la même enseigne on oublie vite les couleurs, les religions et les aprioris. Le peuple de la mer est résolument multiculturel. Et, même l'un des derniers bastions de la bêtise humaine est en train de disparaître dans notre milieu ; les femmes maintenant ne sont plus cantonnées au rôle d'hôtesse. Désormais il y a des femmes capitaines, ingénieurs, chefs ou boscos et personne pour s'en plaindre. Pas de réflexion du genre : « Femme aux commandes le naufrage au tournant ». Si seulement le reste de l'humanité pouvait nous emboiter le pas, la planète serait certainement plus sereine.
En parlant de femmes, pas une seule représentante de la gente féminine à bord du SS 4 et ça manque ! Comment diable vais-je pouvoir conserver votre attention au cours de ces longues lignes sans vous divertir avec quelques images de belles naïades, ou de jolies sirènes. Inutile de scroller nerveusement vers le bas de cette page, ou de passer directement à la suivant, c'est décidé, pas d'images sexy sur ce post !


Le E/V

Il est presque 19h et la nuit tombe sur cette deuxième journée de traversée. Nos amis sont repartis sur le E/V, nous allons bientôt diner, Juan le matelot et moi…

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CaptFracass
Jeune Padawan sloteur

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Date du message : lundi 17 mai 2021 à 13h22


Jour quatre jeudi 29

Ce yacht est une diva capricieuse. Même transporté sans effort par un autre navire, il se plaint crie et fait de caprices. J'ai en moyenne une douzaine de déclenchement d'alarme par jour. Tout est bon pour lancer le gyrophare dans la salle de contrôle, attenante à la salle de machines, avec le son strident qu'il l'accompagne, qu'un hautparleur n'hésite pas à faire partager à la passerelle de commandement.
La porte du garage arrière ouverte, une faiblesse de quelques secondes sur les ventilos qui refroidissent nos échangeurs, une légère variation dans la fréquence du courant que fournit le SS 4 et c'est la symphonie en décibels majeur.
Naturellement, à chaque fois il faut se rendre à la passerelle de commandement, initialiser un code secret, (Des fois qu'un pirate, venu du fin fond des caraïbes, se glisse à bord pour éteindre l'alarme à ma place, le salop !) pour enfin faire taire cet enfer.
Et encore si cette petite peste de yacht se contentait de me scier les oreilles. Mais plus encore, son jeu favori c'est ; Cache-cache la panne. Un jeu stupide qui consiste à faire tomber en panne n'importe lequel de ses 200 systèmes, en ayant super bien caché le disjoncteur, pour être bien certain que je ne le trouverai pas.


La salle de control


Cache cache la panne !

Alors d'accord, à chaque fois, je finis par avoir raison de cette petite salope, mais à la longue je perds patience ! Au cours du mois précédent, j'ai eu droit à : Pas stabilisateurs avec les passagers bourrés à bord (bonjour le mal de mer), pas de clim, pas de courant au quai ni à bord, pas de barre, ce qui est emerdant lorsque l'on souhaite diriger le navire en quittant le port. Pas de radar. Pas de barbecue, avec dix invités à bord et la viande qui s'impatiente dans le frigo…
Cette fois c'est une alarme sur un groupe électrogène éteint depuis trois jours, impossible de l'arrêter et elle s'est mise en branle, parce qu'on lui a coupé son alimentation de démarrage. Je regrette l'époque préhistorique et la massue en bois, je suis bien certain qu'avec un tel instrument de frappe chirurgicale, je parviendrais à faire taire cette satanée alarme !


La passerelle de commandement

Message modifié le lundi 17 mai 2021 à 15h12 par gilou-971

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Kcirtap
Sloteur Fou

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Date du message : lundi 17 mai 2021 à 13h31


Très plaisant à lire
Merci du partage.

Kcirtap
T'as quel age ? Un vrai gosse...
Mon épouse

Message modifié le lundi 17 mai 2021 à 13h31 par Kcirtap

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oldfred
Bargeots

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Date du message : lundi 17 mai 2021 à 16h35


je lis avec plaisir, merci

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Alain Craniotakis
Sloteur de l'extrême!

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Date du message : mardi 18 mai 2021 à 10h02


Oups

Message modifié le mardi 18 mai 2021 à 11h05 par Alain Craniotakis

Message

juanjose
Jeune Padawan sloteur

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Date du message : mardi 18 mai 2021 à 10h55


Prudente initiative le changement de pseudo
Continuez à nous régaler de ces aventures
P.S. Changer le pseudo dans le dernier message ( jour 5)
Amicalement

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CaptFracass
Jeune Padawan sloteur

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Date du message : mardi 18 mai 2021 à 11h06


Jour cinq vendredi 30

Je suis coupé du monde. Pour l'instant le Super Servant 4 peut encore nous faire bénéficier de la Wifi, à condition de se déplacer dans la salle de communication et que les 37 autres personnes à bord n'aient pas eu en même temps que vous, l'envie d'appeler leur femme. D'autant qu'avec le respect à bord des restrictions Covid, nous serions tous obligés de nous tenir à deux mètres les uns des autres, ce qui couvrirait une grande surface et donc ne tiendrait pas dans la salle de communication.
Je suis donc en quelques sortes, perdu pour le reste de l'humanité. Ce qui me rassure, c'est que c'est aussi et surtout le cas pour mon armateur. Oui parce que le moins je lui parle, le mieux se porte ma tension. Vous ne voyez pas pourquoi ? Discuter avec lui c'est un peu comme parler à un enfant de trois ans, capricieux et hyperactif, qui tiendrait dans ses mains la valise déclenchant le feu nucléaire.

Ce n'est pas tant qu'il veuille faire sauter la planète, c'est surtout qu'il n'arrête pas de tripoter ce foutu bouton ! Ce gars est une maladie tropicale à lui tout seul. Un mélange entre la maladie du sommeil et la tourista. Son cerveau ne pense pas, il défèque. Et le plus souvent il a la diarrhée, ses idées plus absurdes les unes que les autres et s'enchainent avec la cadence d'une mitrailleuse Gatling. Bref ce désert médiatique est pour moi comme un monastère dans les dolomites, un lieu de retraite et de paix.
A dix-huit heures, nous sauterons à 19, un autre fuseau horaire de franchi.


La Gatling M134, 6000 coups à la minute.

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J89
Jedï d'honneur

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Date du message : mardi 18 mai 2021 à 12h56


Salut CaptFracass
Ça fait plaisir d'avoir de tes nouvelles et de suivre tes aventures ,non pas .. »en Birmanie »,mais nautiques. (Clin d'oeIl à Errol Flynn pour les cinéphiles)
A+

L'esprit,c'est comme un parachute, cela fonctionne mieux quand c'est ouvert.

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CaptFracass
Jeune Padawan sloteur

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Date du message : mercredi 19 mai 2021 à 10h48


Jour six samedi 1 mai

Attention ce qui va suivre est réservé à un lectorat tolérant et averti, et ne va pas plaire à tout le monde.
En fixant l'horizon, j'ai une pensée pour ces premiers navigateurs, qui se sont jadis lancés plein d'espoir à la découverte de nouvelles terres ; les Maori, les Viking, les Colomb, Cartier, Cook ou Magellan. Il leur en aura fallu du courage, de la foi et un peu d'inconscience, pour partir ainsi sans la moindre assurance de trouver une quelconque terre où poser pied. Certains convaincus que la terre était plate, prenaient même le risque d'en tomber.
De même les Amundsen, Livingstone, Mallory, Herzog, qui faisait rêver des générations de jeunes adolescents avec leur incroyables aventures d'explorateurs du grand nord, de découvreurs de pays sauvages et dangereux ; ou des escalades incroyable munis de pauvres godillots, à la conquêtes de sommets où même l'oxygène venait à manquer. je passe en revue tous ces héros disparus, ceux là qui sont parvenus à surmonter les plus grands défis géographiques de notre monde.

Et la voici maintenant notre planète, vaincue, dépouillée de tous ses mystères. Plus un continent, plus une ile, plus une montagne ou un fleuve qui ne soit entièrement exploré dévoilé et répertorié. Cartographiée jusque dans les tréfonds de ses océans. Parcourue de toute part, domestiquée, parfois même violée.

Du coup, notre bonne vieille terre n'a plus rien à offrir aux aventuriers en mal de découverte et d'inconnu.

« - Il nous reste l'espace et Mars» Nous dit Elon Musk (le gars avec un nom de déodorant bon marché) le regard triomphant du haut de son estrade, devant une assistance d'actionnaires médusés.
En fait, trop chère, trop lointaine, trop hostile, ou tout simplement trop tôt. Désolé Elon mais tes rêves de conquête de Mars, ressemblent à un feuilleton de SF des années cinquante.
Et tu pourras toujours envoyer trois crétins suicidaires finir leur vie sur Mars. Quand bien même tu en enverrais 500, ils ne sont pas près de rendre cette planète habitable.

Pour en revenir à notre chère vielle terre, un monde sans mystère et sans épopée est un monde austère et désabusé où le mot aventure a perdu de sa grandeur. Aujourd'hui l'aventure c'est d'envoyer vingt demeurés sur une ile déserte, pour les filmer en train de s'entre déchirer pour le droit de manger du riz à l'eau de mer et des bulots.
Et pendant ce temps, 40% des Américains blancs sont toujours convaincus que la terre est plate ; pauvre monde !

…Ou alors ? Peut-être ai-je là une vision trop romantique des premiers explorateurs. Après tout, les Maoris boulotaient tous les autres habitants des iles conquises. Et quand ils les avaient tous mangés, ils se mangeaient entre eux. Au passage ils ont aussi zigouillé un autre explorateur célèbre, le Capitaine Cook.
Les Vikings non plus n'étaient pas vraiment fréquentables. D'ailleurs, c'est sans doute en arrivant à cette conclusion, que les Indiens d'Amérique du Nord ont décidés de massacrer ces grands blonds venus de l'océan pour souiller leurs terres ancestrales avec leurs haches, leurs boucliers et leurs drakkars.
Quant à Christophe Colomb et ses copains, comme Amerigo Vespucci ou Vasco de Gama ; on leur doit la disparation de plusieurs civilisations précolombiennes. Ils n'étaient donc pas non plus des bienfaiteurs.

Pour ce qui est des autres aventuriers, les Alpinistes eux n'ont fait de mal à personne si ce n'est eux-mêmes. Soit, ils finissaient en congère sur les flancs d'une montagne, soit ils revenaient en ayant perdus toutes leurs extrémités, se voyant ainsi réduit à se gratter avec les coudes. Pas vraiment le genre de plan de carrière qui fait rêver.
J'oubliais presque les explorateurs des pays tropicaux, qui finissaient le plus souvent dans la collection de têtes réduites des Indiens Jivaros, ou encore, mouraient d'une forte fièvre paludique en essayant de trouver la source du Nil… Dont finalement, tout le monde se fout.

Il nous reste plus qu'à espérer qu'un jour enfin, des extraterrestres se décident à venir pour de bon, nous rendre visite. Pour peu qu'animés d'une fièvre conquérante, ils en viennent à détruire nos super marchés, ne trouvant plus de quoi nous nourrir, on finira bien par les bouffer en ragout. Ça leur apprendra à venir rendre visite aux humains, cette sympathique race des sauvages !

Bon du coup lorsque je contemple la mer, je me dis… plus grand-chose et je me demande si c'était pareil pour Christophe Colomb.

Message modifié le samedi 8 juillet 2023 à 13h30 par CaptFracass

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Atobit
Lord of the ring

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Date du message : mercredi 19 mai 2021 à 11h40


Salut Alain,
En fait, ce que tu veux nous dire, c'est que ce jour-là tu n'avais rien d'autres à faire que de divaguer dans tes pensées ?

Message

jc
Sloteur Fou

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Date du message : mercredi 19 mai 2021 à 14h05


Atobit a écrit :

Salut Alain,
En fait, ce que tu veux nous dire, c'est que ce jour-là tu n'avais rien d'autres à faire que de divaguer dans tes pensées ?

Ou alors il y avait plus de rhum à bord

--
jc

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CaptFracass
Jeune Padawan sloteur

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Date du message : mercredi 19 mai 2021 à 19h46


Bon alors d'abord, Alain Connais pas, je suis CaptFracass. Ensuite pas de rhum à bord pour l'équipage, c'est l'une de mes règles, ne jamais boire lorsque que nous sommes à bord. A tout moment nous pouvons être appelé à gérer une situation de crise, mieux vaut être en forme dans un cas pareil.
Divaguer, c'est bien ce que j'ai tenté d'expliquer, parfois on à largement le temps de divaguer, bien plus que quelqu'un qui a un job à terre, j'y reviendrai plus tard. Ceci dit, mes divagations sont elles si perchées que ça?

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oldfred
Bargeots

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Date du message : mercredi 19 mai 2021 à 20h36


et il n'y a rien a fumer a bord?

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pedro13
Sloteur Fou

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Date du message : mercredi 19 mai 2021 à 22h52


C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases ...

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CaptFracass
Jeune Padawan sloteur

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Date du message : mercredi 19 mai 2021 à 23h00


pedro13 a écrit :

C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases ...

Si tu dis ça en incluant des Kersauson, d'Aboville et Pajot, je vais prendre ça pour un compliment. Que veux tu, partir longtemps et loin du monde "civilisé" ça porte à la réflexion. et puis j'avais prévenu, ce n'est pas pour tout publique et ce n'est pas fini.

Message

lpmc6622
Modérateur

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Date du message : jeudi 20 mai 2021 à 08h04


CaptFracass a écrit :
pedro13 a écrit :

C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases ...

Si tu dis ça en incluant des Kersauson, d'Aboville et Pajot, je vais prendre ça pour un compliment.

Je pense que pedro13 se référait surtout à Maître Folace. Qui n'est pas tout à fait un marin…

Message

pedro13
Sloteur Fou

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Date du message : jeudi 20 mai 2021 à 10h16


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