La traversée Du Super servant 4

Oups, je n'avais pas la référence. Le cinéma Français ce n'est pas trop ma culture.

Jours sept dimanche 2

J'ai beau voir le sillage que le Super Servant 4 laisse derrière lui, j'ai beau ressentir ses machines qui vibrent sous le pont, je commence à croire que nous sommes immobiles dans le temps et l'espace. Le décor ne change pas, si ce n'est les nuages dans le ciel, plus ou moins menaçants.
La mer partout autour et ce depuis six jours pleins ! On en vient à douter, tel Noé qu'il existe encore une terre quelque part. Après tout on nous annonçait une montée des eaux avec le réchauffement climatique. Et ben c'est fait ! Le S.S. 4 emporte avec lui les derniers survivants de l'humanité, sur une mer sans fin…

Bon comme je n'ai plus grand-chose à raconter, je vais vous faire visiter le Yacht, un dédale d'escaliers, des salons de cabines et ses dessous. Après tout vous avez été bien sages, pour ceux qui sont encore là, alors voici à quoi ressemble un maxi-Yacht.

Ici Sun Bridge avant, pratique lorsque l'on veut prendre un verre ou manger dans la marina sans être sous le regard des badots.

Puis on prends l'escalier vers la coursive tribord...

... que l'on suit jusqu'au...

Jusqu'au patio du pont principale. De là on peut entrer dans...

..le salon-salle à manger du pont principal...

...Qui mène à ce couloir, de là on peut soit accéder aux toilettes de jour, soit accéder à la suite de l'armateur...

...Soit descendre l'escalier ver les cabines des autres invités.



Les quatre sont à peu près identiques.

Au même pont se situe la cuisine, tout aménagée, on s'en doute.

Avec à droite sur la photo, les deux frigos et le congélateur et à gauche la porte de la descente vers le quartier d'équipage.

Le quartier d'équipage au pont inférieur et ses trois portes qui mènent vers les trois cabine d'équipage avec chacune sa salle de douche et toilette et ses lits superposés. Par respect dela vie privé de mes équipages, il n'y à pas de photos.

Au sol un trappe mène à l'entrepont inférieur. sorte de long couloir ou se concentre toute la plomberie des salles d'eau et de la clim, plus les réservoirs de carburant, d'eau douce d'eau noire et grise et les chauffe eau. Puis le propulseur d'étrave.

En suivant cette coursive jusqu'au bout, on accède à la salle des machines. Où vivent nos deux moteur de 2220 cv chacuns, des Caterpillar qui finalement ne fait pas que des chaussures) capable de fournir une vitesse de croisière, 12 nœuds pour consommation horaire 174 litres heures et deux groupes électrogènes de 70KVA.

Attenante, la salle de contrôle, le domaine de l'ingénieur du bord.

Avec ses pompes de service...

...Et son dessalanisateur qui transforme l'eau de mer en eau douce.

A l'arrière se trouvent les Lazaret Bâbord occupé par la clim...

... Et tribord où se trouve notre transformateur de séparation et nos deux inverseurs, chargés de contrôler les 380V arrivant du Quai, ou le 380V produit par les générateurs ou encore, de produire du 380 alternatif avec le 24 v de nos batteries de service.

Entre les deux lazarets, le garage, où nous rangeons l'annexe et autres jouets. Là il n'y à que l'annexe.

Faisons maintenant un saut de trois ponts vers le pont supérieur.
Là se trouve le Patio supérieur avec sa salle à manger extérieur équipé de son barbecue.

Et son deuxième salon intérieur.

et ses toilettes de jours.

Sur ce même pont se trouve la timonerie.

Et la cabine du capitaine attenante. Avec sa salle de bain

Vous pensiez avoir fini? Perdu, il nous reste le Sun Bridge, le pont soleil, avec sont bar en marbre , son deuxième Barbecue et son Jacuzzi.

Cette fois c'est fini, vous pouvez aller vous servir une bière.

A ce sujet, une petite parenthèse, on parle de yacht de 20 à 35 mètres, de maxi yacht de 35 à 60 mètres et de méga yacht au-delà. On commence même à parler d'hyper yachts qui feraient au-delà de 150m et n'auraient d'égale que l'ego débordant de leur armateur. Cent cinquante mètres ! Tant qu'on y est, pourquoi pas un golf dix-huit trous et une piste d'atterrissage pour jet privés sur le yacht ?

merci Capitaine Fracasse!
En te lisant ca m'a ramené en mémoire cette discussion sur le mot "patio".
Doit-on prononcer "passio" ou "pate-io".
Perso j'ai toujours dit "passio".
Eh bien on dit "passio" quand on n'est pas cultivé (pan dans ma tronche) et "pate-io" quand on a ses lettres, comme on dit.
Voila, c'était la minute culturelle.....
Oui je sais je me pose trop de questons bizarres, mes filles me le disent tout le temps!

Bien sympa cette visite guidée, merci !

Merci Gilles et olivier.

je n'avais jamais vu l'intérieur d'un yacht, merci de la visite

Merci pour cette visite privée

Pour une barque comme celle-ci, combien de personnes sont nécessaire pour la navigation ? (commandant, ingé, cuisto, ...)

En fait c'est comme un gros camping car qui flotte...

Merci Capitaine pour ce récit et ces illustrations.
Probablement un des meilleurs sujets de la rubrique « Papotages divers »
Vu le prix des jouets dont il est question, c'est d'ailleurs rassurant qu'il ne soit pas publié dans « Pour quoi avez-vous craqué aujourd'hui? »

Super la visite guidée!
Merci CaptFracass!

Merci à tous pour les commentaires. Ca fait plaisir.
Le touriste, pour répondre à ta question en étant précis, tout dépend du pavillon et si le yacht est privé, (exclusivement réservé à la navigation de l'armateur) ou commercial (exclusivement réservé à la location au charter. Dans ce dernier cas, même l'armateur doit louer son yacht lorsqu'il veut en profiter).
Si le yacht est au commerce, il tombe sous le coup de la loi maritime internationale précisée dans la MLC (Maritime Labour Convention) dictée par l'OMI, une agence de L'ONU. Qui impose un Safe Maning (minimum d'équipage nécessaire à la navigation en sécurité, selon que le yacht est limité à 60, 200 miles des côtes ou illimité. La dessus les pavillon peuvent ajouter leur propre réglementation, qui peut être encore plus restrictive, mais jamais plus laxiste que les prescriptions de la MLC.
Dans notre cas, vu que notre pavillon est USCG (sous control des US Coast Guards) nous sommes dans une règlementation s'appliquant aux yachts privés ou pas de plus de 300 tonnes et naviguant à moins e 60 miles d'un abrît. Dans ce cas il faut un Capitaine 500tonnes, un ingénieur machine dont le diplôme doit correspondre à la puissance des machines et un matelot diplômé. Pour le service hôtelier il faut ajouter une chef hôtesse et une seconde hôtesse et un chef usinier. Tous trois titulaires des diplômes de sécurité maritime.
Désolé si j'ai été un peu long, la réponse comme tu peux le constater n'est pas si simple.

Jour huit lundi 3

A peine plus d'une semaine que nous sommes sur les flots et tout le monde déprime. Trois jours que je n'ai pas vu nos voisins. Les équipages se terrent dans leurs yachts comme si le Super Servant 4 était une zone de guerre.
Juan se décompose, le soir il disparait dans sa cabine. Je ne peux pas le blâmer le pauvre, sa famille lui manque et je suis incapable de lui remonter le moral. Mon vocabulaire espagnol s'élève désormais à une demi-douzaine de mots. On a vite fait le tour ; Merci, bonjour, bonne nuit, suis-moi, tu comprends ? Pour le reste des échanges verbaux, je ne me ferais pas mieux comprendre si je parlais à un grille-pain. Avec ça, les repas en communs font penser à ces vieux couples que l'on croise parfois au restaurant et qui non plus rien à se dire.

Notre matelot pour s'occuper nettoie la coque et retire les coquillages.

Pour ce qui est des contacts avec le reste du monde, une fois par jour, je me rends dans la superstructure du navire transporteur où se trouve une pièce dédiée. Là avec de la chance, j'ai de la 2G. Lorsque je téléphone à terre via Watsapp, il faut attendre quatre secondes entre la question de mon interlocuteur et ma réponse. Puis à nouveau quatre secondes pour entendre sa réplique, ce qui complique les conversations romantiques avec ma bien aimée.

La mer et le ciel ont perdus leurs couleurs tropicales, pour des teintes plus solennelles. Gris pour les cieux, bleu gris pour l'océan. Le Soleil est resté aux Antilles et je ne peux pas lui en vouloir, j'en aurais bien fait de même. Mais du coup notre décors prends des airs plus dramatiques. Je m'attendrais presque à voir surgir de l'eau un U boot s'apprêtant à nous torpiller comme dans un bon vieux film de guerre.

Tout ça n'affecte pas mon moral. Vivre l'instant présent pour mieux le savourer, voilà mon secret. Ne pas subir le trajet, mais bien au contraire le vivre complètement. Observer et s'imprégner de ces instants pour le moins exceptionnels. Profiter de cette parenthèse, loin des turpitudes d'un monde en plein délire.
Demain, nous pouvons en être presque certains, sera le même jour. Enfin pas tout à fait, ce soir, à 18h 30 nous aurons parcourus ; plus de 1610 miles nautiques, soit la moitié de la distance séparant la Martinique de Gilbraltar. Désormais nous somme plus près de Madère que de la Martinique.
Le Soleil qui est de retour dans la partie, a beau faire, les températures extérieures ont bien baissées.
Dehors, le sweatshirt a remplacé le polo. Ce soir nous changeons une nouvelle fois de fuseau horaire.

Mille mercis pour la visite guidée
Quel luxe!!!! Je ne suis pas surpris du prix de ces engins en voyant cela
Nous en sommes bien loin
Amicalement

vivement la suite

Stef

J'apprends plein de choses!
C'est fou ce monde-là!

CaptFracass a écrit :

il faut un Capitaine 500tonnes

Sans poster tous les jours, je suis ton parcours plusieurs fois par jour. Lire et relire me rappelle des souvenirs de navigation même si la couleur du bateau était différente

Un plaisir à lire ce post, merci à toi de nous faire découvrir ce milieu

L'intérieur du bateau est impressionnant, autant la partie technique que la partie habitat

Etonnant de vouloir que l 'intérieur d' un bateau ressemble tellement a un appartement !