Attention ce qui va suivre ne concerne en rien le slot et peut sembler prise de tête à certains. Vous poursuivez cette lecture à vos risques et périls. Alors en venez pas pleurer après. 
C'est une belle journée, je suis au volant de mon petit cabriolet japonais, je roule sur une route forestière, pour me rendre au port d'Antibes où m'attend mon travail ; un Yacht de 27 mètres que je prépare à la vente. C'est un job qui me prend grand maximum, trois heures par jour et qui est odieusement bien rémunéré. Et comme si ça ne suffisait pas, parce que les lois fiscales sont faites par et pour les puissants qui font usage de ces jouets, mon salaire est défiscalisé, je ne paye pas le moindre impôt sur mes revenus.
La radio diffuse un morceau de Queen et mon esprit divague ; je savoure, comme presque tous les jours, la chance qui est la mienne.
Mais il n'en fut pas toujours ainsi. J'ai connu des drames et des périodes difficiles, comme vous tous. D'un coup, je me souviens des années funestes où je supportais des jobs pénibles pour des salaires de misère. J'ai été technicien dans une usine de retraitement des déchets, directeur d'un magasin de bricolage, électricien sur les chantiers de l'aéroport de Nice. J'ai connu des échecs professionnels répétés.
Deux dépôts de bilan et de longues périodes de chômage m'ont aussi fait connaitre les fins de mois difficile et les privations permanentes.
Dans le groupe d'ami que je fréquentais depuis mon adolescence, j'étais le looser de la classe, celui que l'on n'écoutait pas, pare ce qu'il ne pouvait rien avoir à dire de consistant. Celui à qui tout le monde avait des conseils à donner.
Aujourd'hui, c'est l'inverse, je suis le miracle de réussite du groupe. Les amis bavent devant chaque nouvelle voiture que je m'offre, m'envient, me tapent sur l'épaule en me disant : - Et dire que l'on n'aurait jamais parié sur toi. Ils viennent me demander mon avis sur tout un tas de chose, dont je ne suis pas plus qualifié qu'avant pour leur livrer de solutions.
Alors qu'est ce qui a changé ? A cette question, la réponse semble facile : Ma profession ; sans doute aussi, parce que j'ai repris des études et réussi les 13 examens me donnant accès aux brevets de capitaine.
Mais à y regarder de plus près tout est question de choix. Les choix que tout au long d'une vie nous faisons sans vraiment imaginer leurs conséquences. Des choix que bien souvent, nous déterminons sans même détenir toutes les variables qui vont en faire une réussite ou un échec.
Le choix des études, de son épouse, de déménager ou pas, de suivre ses rêves ou plutôt de se contenter d'être raisonnable. Le choix de se révolter ou de se taire. Le choix de changer d'air, de se lier à de nouveau groupes d'amis. Même le choix d'engager une conversation peu bouleverser votre avenir.
J'ai mis tout autant d'effort à développer mon agence de publicité qu'à réussir ma carrière de capitaine, pourtant l'une s'est soldée par une faillite et l'autre par la situation décrite plus haut.
Il ne s'agit donc pas de volonté, ni même d'intelligence, ne suis pas plus brillant qu'à l'époque où je me baladais avec la pancarte « looser » placardé sur mon dos.
Tout n'est vraiment que lié aux choix. Que vous soyez l'auteur d'un bestseller ou un écrivain raté, dépends moins de votre talent que du sujet choisi en fonction de son époque. Le misérable seraient sortis en 2024, il serait sans doute passés inaperçus, peut-être même que Victor Hugo n'aurait pas trouvé d'éditeur pour le publier. Qui sait, il aurait alors n'eut d'autre débouchés que d'être le pigiste d'un obscure petit mensuel. Il serait mort dans l'indifférence générale et son nom aurait rapidement sombré dans l'oubli.
Tout n'est qu'affaire de chance, puisque nous devons admettre que nous faisons ces choix, sans vraiment pourvoir être en mesure d'en évaluer les effets à moyen et long terme.
Ayant conclu que je devais ma situation actuelle plus à la chance qu'a mes formidables capacités d'adaptation ou n'importe quelle autre qualité, je me sens humble et reconnaissant face à la cascade d'événements qui m'ont permis de me retrouver dans cette situation enviable. Rien d'ailleurs ne peut garantir que cette dernière va durer. Je ne peux que l'espérer.
Mais s'il y a une leçon à tirer de tout cela, c'est que pour chacun et chacune d'entre nous, tout peut arriver demain, si l'on est prêt à prendre le risque de choisir une nouvelle voie.
Souvenez vous aussi que quelque soit vos échecs, ça ne fait pas de vous un looser et quelques soient vos réussites, ça ne fait pas de vous un être supérieur.
Entre les devis d'artisans et l'essspert à Miami, et puis un peu de nettoyage accompagné d'un tri drastique (100pts) les journées furent bien noccupées vous disais-je plus haut, supra.
