De retour...
Il y a des milliers d’années, alors que le Jura était encore une chaine montagneuse jeune et insouciante, le Burnout (un volcan de Classe « NOX » d’après les plus éminents vulcanologues modernes) semait la terreur autour de lui… Puis, les siècles passant, le volcan s’épuisa, s’endormi. Situé au fin fond du Jura, dans une zone difficile d’accès et abandonnée, il fut oublié de Dieu et des hommes. La zone devint désertique, sans végétation, sans vie. Cela aurait pu encore durer des siècles mais en 1963, le hasard permit au jeune Marcel Spide de poser ses yeux sur le cirque volcanique du Burnout (enceinte naturelle à parois abruptes, de forme presque circulaire formée par l’extinction d’un volcan).
Né en 1951, originaire de Brequinville, dans le Doubs, le jeune Marcel Spide fut très tôt attiré par l’automobile et le design. Ce virus lui fut surement inoculé par son oncle Nestor Lapoinier qui fut le premier du village à avoir possédé une auto. Un matin, alors que l’oncle Nestor essayait de démarrer sa machine, Marcel fut attiré par un cône métallique et brillant de mille feux, à l’arrière de l’automobile. Y mettant son visage pour mieux voir, il reçut en pleine face l’explosion du moteur quand celui-ci démarra. Depuis ce jour béni, assis sur les bancs de l’école Communale, il passait son temps à dessiner des carrosseries fendant l’air, à inventer des concepts les plus fous. Vous vous en doutez, l’esprit campagnard et paysan du fin fond du haut Doubs de cette époque n’étant pas spécialement ouvert à l’innovation, le jeune Marcel fut très vite catalogué comme le Martien du village… Fuyant les moqueries de ses camarades de classe, Marcel fit dès lors l’école buissonnière et disparaissait des journées entières, errant, insouciant et heureux au grès des magnifiques vallées du jura.
En cette année 1963, le 03 Mai pour être précis, l’Oncle Nestor avait décidé d’emmener le petit Marcel sur le Circuit Mariole près de Parissy-le-Rato. Tous les ans, il s’y organisait là le festival Auto de Bon-Bois regroupant les nouveautés et les plus belles voitures des créateurs de l’époque. Evidemment, le voyage était long et scabreux : Il fallait traverser une grande partie du Jura avec ses combes et ses contreforts. Mais Marcel fut émerveillé de découvrir les dernières technologies des constructeurs, il pleura d’avoir entendu les belles mécaniques, il fut frappé au plus profond de son être d’avoir vu ses carrosseries rutilantes… C’est donc avec des étoiles et des rêves pleins les yeux que notre petit Marcel s’endormit sur le siège arrière de la voiture de l’Oncle Nestor lors du voyage de retour. Et c’est ainsi que c’est arrivé !!!
Profitant d’un arrêt nécessaire au refroidissement de la mécanique, le petit Marcel eut l’envie d’aller assouvir un petit pipi. Il avait bien crié à son tonton qu’il sortait mais celui-ci, la tête dans son moteur, bidon de liquide de refroidissement de marque « Aglup » à la main ne l’entendit pas. Une fois le moteur froid, il reparti, ne s’apercevant pas que son neveu était resté sur le bord de la route… Seul, abandonné, le jeune Marcel n’était pourtant pas dépourvu et décida de traverser les montagnes qui le séparait de Brequinville. C’est ainsi qu’il découvrit, au lever du jour le 04 Mai 1963, le fameux Cirque du Burnout. Ce fut pour lui une révélation, la journée la plus extraordinaire de sa petite vie. Dès lors, il se jura de consacrer sa vie entière à faire revivre ce volcan, à le faire résonner de nouveau des grondements et des explosions (mécaniques celles-là).
Alors que les plus belles années de son adolescence passaient, Marcel Spide se rendait souvent dans le cirque du Burnout, y travaillant sans faiblir. Il n’avait qu’une idée fixe : Y créer un monde à part, entièrement dévoué à la passion automobile. Son premier travail fut donc naturellement de défricher le terrain et d’y créer un tracé de route. 5 ans furent nécessaires à l’obtention du tracé final que vous pouvez voir sur les photos jaunies de cette période magique.
C’est par une belle journée de 1968, alors que les évènements qu’on connait se déroulaient bien loin de là, que Nestor Lapoinier, invité par son neveu à découvrir son travail, eut le bonheur d’inaugurer le tout premier tracé de ce qui deviendrait plus tard le circuit mythique du Slotival de Mesdon-les-Gases.