Historique...
A l’instar des autres constructeurs britanniques, la firme Sidecars Swallow sort durement éprouvée de la Seconde Guerre mondiale. Un changement d’identité est la première des priorités (les initiales "SS" sont devenues difficiles à porter) : Sir William Lyons rebaptise sa marque Jaguar, du nom de l’un de ses modèles de 1938.
Pendant que la production de berlines luxueuses et encombrantes reprend fort doucement, Sir William va tenter un pari audacieux. Il donne son accord pour la réalisation d’un nouveau moteur 6 cylindres et la conception d’un roadster sportif. Premier moteur de grande série disposant d’un double arbre à cames, ce bloc XK fera la gloire et la fortune de Jaguar. Puissant et robuste, capable de supporter de multiples évolutions, il va donner naissance à toute une dynastie de 6 cylindres aptes à briller aussi bien sur la piste du Mans qu'à flâner sur toutes les routes du monde.
C’est en 1957, alors que la firme est à son apogée après cinq succès aux 24 Heures du Mans, que l’idée de greffer le XK sous le capot d’une berline voit le jour à Coventry. Les choses sont ensuite rondement menées, et la MK II est dévoilée au Salon de Londres, en octobre 1959 et commercialisée l’année suivante.
Héritant de solutions éprouvées en compétition (carrosserie monocoque, quatre freins à disque), elle se distingue par la pureté de ses lignes. Affinée par rapport à ses pataudes aînées (montants moins épais, surface vitrée agrandie), cette berline compacte réussit néanmoins à dégager une irrésistible impression de fluidité. La proue, incrustée de la classique calandre ovoïde, est un subtil cocktail de douceur et d’agressivité tandis que l’arrière fortement bombé est d’une irrésistible sensualité… Réussite esthétique indéniable, la Mk II est tout aussi séduisante à l’intérieur. Son habitacle généreux et d’une finition irréprochable a été doté des meilleurs fleurons de la tradition britannique : noyer verni pour sa planche de bord et ses inserts de portes, scellerie en cuir Connolly, moquette épaisse... Un véritable cocon laissant filtrer, juste ce qu’il faut, le feulement rauque du 6 cylindres.
Animée par l’ultime évolution du XK de 3,8 litres développant en version "civile" 220 ch, la belle est aussi une vraie sportive. En dépit d’un poids frisant voisin de 1 400 kg, cette auto est rapide puisque sa vitesse de pointe atteint les 201 km/h et nerveuse car allant de 0 à 100 km/h en 8”6. En 1960 peu de sportives pures et dures sont capables de telles performances !
Des performances exceptionnelles mais parfaitement exploitables grâce à un comportement très sain et un freinage des plus efficaces. La vieille boîte de vitesses lente et aux "synchros" capricieux ainsi que la direction lourde sont les seules ombres au tableau...
Cette sportive déguisée en berline fit longtemps référence dans sa catégorie. Seules de grosses BMW ou Mercedes feront mieux à l’aube des années soixante-dix. Néanmoins, aucune d’entre elles ne possédera jamais cette classe qui fait entrer dans le domaine de l’exception. De 1960 à 1967, la Jaguar MKII fût produite à 30 141 exemplaires.
Quelques informations complémentaires fournies par mon copain Didier alias Astom...
La boite de vitesse Moss à l'origine dont la 1ére n'était pas synchronisée a été remplacée en septembre 1967 par une boite de vitesse synchronisée conçue par Jaguar mais hélas trop tard. La direction, très lourde d'origine, pouvait sur option être assistée. Cette confortable option équipait un grand nombre des modèles vendus.
Cette voiture parcourait le kilomètre départ arrêté en 31,02 secondes. Son poids atteignait 1525 kg et sa consommation était de 14 litres aux 100 kilomètres.
La MKII de couleur bordeaux, présentée au salon de l'auto en 1967, fût acquise par le célèbre animateur radio Harold Kay qui la conserva jusqu'à sa mort à l'hopital de Clamart à 64 ans, le 16 juillet 1990 ou il attendait une greffe de coeur...
A suivre...
73 QRO et bon slot à tous !